De l’imaginaire créatif de cette chasseuse d’images, qui a vu le jour en 1963 en Martinique, dont l’enfance a baigné dans les profondeurs de la nature sauvage de la Guyane, naît un monde à elle, fixé par son regard photographique empreint de son extrême sensibilité. Ce monde à part se situe quelque part entre la bande dessinée des temps modernes et le conte de fées de l’époque romantique.
Du haut de ses 14 printemps, la jeune Agnès Etchegoyen armée de l’appareil photo de son père, guidée par son instinct et son amour immodéré pour la nature part à la recherche d’images. Sa passion reste à l’état latent jusqu’à l’achat il y à dix ans, d’un appareil très sophistiqué qui fait le bonheur d’Agnès. Elle commence par capturer les images de ses autres passions : le surf, le windsurf ou la plongée sous-marine. Un jour, une révélation éclate, inspirée par le carnaval de Venise, d’où elle revient avec des milliers de photos fixées sur l’objectif. C’est à ce moment-là que l’alchimie commence : elle se met à retoucher et modifier des éléments essentiels de chaque photo, les cieux tourmentés ou autres, dont elle sublime la beauté et l’éclat. Grâce au talent incroyable d’Agnès, Venise dévoile aux yeux de tous son aspect merveilleux. Elle continue sa voie et nous fait apparaître New York comme un déroulement de bande dessinée, en travaillant sur la « dé saturation » partielle des couleurs. Elle nous plonge directement dans un univers de polar ou au coeur d’un roman de Paul Auster à travers l’ambiance de ces images sorties tout droit de l’univers de la BD qui, avec la science-fiction, représente une de ses sources d’inspiration préférées.
Du début où ses images d’origines étaient retravaillées uniquement, elle effectue maintenant des montages en superposant différents clichés, ou en mixant des images entre elles. Toutes ses textures de base sont fabriquées par elle-même en photographiant des surfaces de matières naturelles telles que la pierre, les roches, le sable, les arbres, l’écume de la mer, etc.
Agnès sculpte l’image et, telle une alchimiste, transforme les êtres et le réel en créant une autre dimension, la sienne, là où n’existe que la magie de la beauté. Cette citation du grand peintre Paul Klee lui va si bien « L’Art ne reproduit pas le visible, il rend visible. » C’est du grand art allié à une parfaite maîtrise technique qui fait d’Agnès une artiste hors du commun. à l’instar de tous ses « fans » et admirateurs sur les sites où son succès n’a plus de limite, on est tenté de reprendre cette expression pour qualifier son art totalement abouti : « De sa galerie magique on sort d’une autre planète que celle de la photographie. »