Originaire du sud de la France où elle vit et travaille encore aujourd’hui, Brigitte Dravet est une artiste de naissance, comme elle aime à se définir. Sur les traces d’un père architecte, elle a passé son enfance à dessiner, colorier, coller, tracer et peindre. Les activités manuelles ont été son refuge et son moyen d’expression.
Après un passage à l’École d’art plastique de Nice (1978-1979) et de Cergy-Pontoise (1980-1982), elle s’est lancée dans la création de décors peints, dans la photographie, la vidéo, la décoration et la peinture. Elle a suivi plusieurs formations de thérapeute, enseigné le Qi Gong, la sophrologie et dirigé des ateliers d’automassage, de gymnastique vietnamienne et tibétaine. Brigitte Dravet est une artiste plasticienne et multidisciplinaire, une exploratrice de matières et de support, sa démarche artistique est intuitive, et esthétique.
« Je peins pour me faire plaisir et profiter de l’instant présent.» Le passage du temps est au cœur de son propos artistique. Dans les textures, dans les sujets qu’elle choisit, elle souhaite exprimer ce travail du temps sur la matière, comme le témoignage de la richesse cachée en tout être et en toute chose, à travers son vécu et son histoire. Des œuvres qui nous invitent à la contemplation, et au détachement par rapport à la perfection, soulignant le caractère irréversible du temps qui passe et l’aspect éphémère de toute chose, et appellent à apprécier la beauté des choses simples, patinées par les années et les épreuves.

L’art abstrait est son fil rouge, ses trois séries Abstract landscapes, Blue lagoons et Trash walls figurent parmi ses œuvres phares en peinture. Pour Abstract landscapes, ce sont des paysages abstraits, des espaces envoûtants et changeants, sculptés par le temps, transcendés par la lumière où les ors et les cuivres contrastent avec les matières brutes et les surfaces craquelées.
Les Blue lagoons, sont créées avec des pigments liquides versés sur des aplats de matières. Elle ajoute ensuite de la poudre de rouille qu’elle recouvre d’eau et de vinaigre, elle la laisse alors trouver son chemin, s’oxyder, se mêler aux pigments colorés, comme l’eau sature la terre et l’enrichit de limon.
Les Trash walls ressemblent à des morceaux de murs anciens, bruts, comme peint à la chaux, dégradés, usés et patinés, des reliefs texturés, des couches sédimentées, qui font dialoguer le passé avec le présent…
Ses mannequins lampes et sculptures upcyclées figurent parmi ses œuvres les plus admirées. Elle récupère des mannequins de vitrine laissés à l’abandon pour les transformer, les détourner et leur donner une seconde chance, une nouvelle vie. Patines, moulures, dorures, collages de feuilles d’or.. Chaque mannequin est travaillé comme une toile suivant son inspiration du moment jusqu’à devenir une œuvre d’art, racontant une nouvelle histoire.