Le Premier Ministre l’a confirmé ce mardi ; le déconfinement devrait débuter le 11 mai. Face à cette situation, l’inquiétude de subir une « deuxième vague » de l’épidémie s’accroît…
À l’Assemblée nationale, le plan de déconfinement du gouvernement a été voté à 368 voix contre 100. Le 11 mai, chacun sera libre de circuler dans un rayon de 100 km maximum, sans attestation de sortie, même les personnes les plus fragiles. Les rassemblements seront limités à 10 personnes, les parcs seront ouverts dans les départements où le coronavirus ne « circule pas de façon active », les plages, quant à elles, resteront fermées par « mesure de précaution ».
« Il y aura probablement une vague fin mai-début juin », avertit le professeur Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. « Quand on va déconfiner la population dans sa majorité, des gens qui n’ont pas rencontré le virus, qui ne sont pas immunisés, vont tomber malades, vont s’infecter (…). À moins qu’il y ait un effet lié à la température, à la saisonnalité, comme certains l’espèrent », explique-t-il.
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Les mesures du déconfinement prévoient une réduction des transports interrégionaux et une observation de règles strictes pour les voyageurs du métro parisien. Les commerces pourront rouvrir en respectant un « cahier des charges strict » visant à protéger le personnel et à limiter le nombre de personnes dans les établissements. Le choix de rouvrir ou non les cafés et restaurants viendra plus tard, à la fin mai. Mais la décision la plus critiquée du gouvernement concerne la réouverture des écoles. Celle-ci devrait être progressive en commençant par les écoles maternelles et élémentaires, puis les collèges, et plus tard, les lycées. Cette décision est en contradiction avec les recommandations du Conseil scientifique qui préconisait une réouverture seulement à la rentrée prochaine. Les enfants, qui semblent moins affectés par le Covid-19, n’en restent pas moins des porteurs potentiels du virus, bien qu’asymptomatiques. Ce dernier pourrait donc rapidement se propager, et parmi le personnel de l’école, et dans les familles.
Le plan de déconfinement prévoit en outre des masques pour tous ; ceux-ci devraient être disponibles dans les supermarchés à partir du 4 mai. Cette mesure de protection tant attendue sera-t-elle respectée ? Mais surtout, sera-t-elle suffisante ?
Comme on peut le voir dans le reste du monde, le début du déconfinement de la population ne paraît pas signer la fin de la propagation du virus. L’Asie est en train de subir une nouvelle vague : deux nouveaux foyers de contamination ont été enregistrés en Chine, notamment dans la province de Heilongjiang ; Singapour, présenté comme exemplaire dans le combat contre le Covid-19, fait face à une résurgence de cas dans le pays, le Japon vient de décider de refermer ses écoles après une centaine de nouveaux cas. Nos voisins européens semblent privilégier la carte de la prévention : l’Italie a décidé de fermer ses écoles jusqu’en septembre, quant à l’Allemagne dont Angela Merkel qualifie la situation de « très fragile », elle se prépare, par précaution, à la venue d’une nouvelle vague.
À côté, le plan de déconfinement de la France inquiète, voire irrite. « Ce n’est pas le déconfinement des Français mais celui du travail », s’indigne Quatennens, député de la France insoumise du Nord. À l’heure où l’économie du pays est en péril, l’on peut s’interroger sur les raisons souterraines de ce plan de déconfinement que Quatennens définit comme « expéditif » et « improvisé »…