Depuis l’aube de l’humanité, les hommes ont cherché à découvrir leur place dans la vie, mais pas seulement. Le désir d’explorer les horizons au-delà des vastes mers et océans les amenait d’abord à atteindre le rivage et l’envie d’aller voir au-delà les obligeait à faire l’acquisition de connaissances et à comprendre la dynamique des vents et des courants. C’est d’ailleurs en cherchant une route vers Les Indes que Christophe Colomb découvrit l’île et la nomma ainsi en hommage à son frère Bartolomeo.
Et, plus tard, la majesté et le luxe des magnifiques voiliers qui inauguraient une nouvelle ère en transportant des passagers privilégiés vers leur destination du bout du monde. La nécessité de parcourir les mers et les océans pour des raisons économiques est devenue aujourd’hui un art de vivre ainsi qu’une façon agréable de voyager. La plus grande révélation d’une croisière est sans doute la découverte d’un autre mode de vie, celui de se laisser bercer par le courant de l’eau. En effet, jamais on n’a imaginé un moyen de voyager plus confortable. Jamais on n’a envisagé une façon plus agréable d’entreprendre un voyage.
En 1995, quatre fiers propriétaires d’un voilier entreprennent un voyage amical, en régate, à Saint-Barth, car la pêche est intimement liée aux premières régates. Une année, la régate a été annulée par manque de vent, alors les propriétaires des voiliers se sont retrouvés pour un barbecue à Colombier. Des années plus tard, le nombre de participants à ce rendez-vous annuel est passé à trente-cinq navires, puis à près de quarante. Ceci est dû en grande partie au fait que la régate a rejoint la Fédération Française de Yachting. Quelques photographes amoureux des bateaux ont accompagné les voyages d’aujourd’hui. Ces « lévriers des mers » sont légion : la presse écrite et télévisée, les observateurs internationaux et la pléthore d’hélicoptères et de drones sont tout aussi impressionnants que le nombre de bateaux qui suivent les concurrents. Leur objectif est de réaliser une photographie de haute qualité.
La Saint-Barth Bucket est l’événement nautique majeur à Saint-Barthélemy. Actuellement, entre trente et quarante navires participent à cette régate qui rassemble de 800 à 1000 personnes, tous équipages confondus, embarquant et manœuvrant sur les quais. De ce fait, une organisation rigoureuse pour assurer la sécurité des participants est indispensable. La collectivité et les autorités portuaires participent pleinement à cet événement, ainsi que divers opérateurs locaux. Pour les hôtels, les agences immobilières, les restaurants et les boutiques, c’est une semaine exceptionnelle. Bien que brève d’un point de vue économique, la Bucket apporte beaucoup à Saint-Barth car le spectacle est splendide.
Imaginez trente-cinq ou quarante magnifiques navires manœuvrant sur les flots de Gustavia et autour de l’ïle dans des espaces impartis et participant à cette course en trois étapes, sur trois jours.
Vivre la Bucket dans les airs, en hélicoptère ou en bateau, en suivant les participants, et être invité à bord d’un voilier est une expérience magnifique, mais c’est aussi une façon d’admirer les manœuvres, de calculer les vents et d’anticiper les réparations, souvent en pleine course.
Parfois, les navires concurrents sont si proches les uns des autres que les équipages peuvent échanger quelques mots entre eux. Il est également possible de croiser un photographe sur une minuscule annexe, en plein milieu des flots, dans le seul but de capturer une photo d’une incroyable beauté, ou un kitesurfeur qui dérive entre les bateaux.
La Bucket est aussi une excellente occasion d’assister à des fêtes, des concerts ou de prendre un cocktail sur les quais de Gustavia.
Pour ma part, j’ai eu le privilège de participer à onze Bucket, sur différents voiliers ou dans les airs. Je peux vous dire qu’aucune autre manifestation nautique à Saint-Barth n’est plus belle que celle-ci.