Vous avez certainement connu (si vous avez plus de… disons 40 ou 45 ans) les bons vieux appareils photos instantanés, dont les plus célèbres étaient signés Polaroid ? Gros, ils faisaient un drôle de bruit et nous avions l’air parfaitement idiots en agitant la petite chose sortie d’une fente (quand elle ne se bloquait pas à notre plus grand désarroi) ou soufflant dessus, pensant accélérer le processus. Durant les années 80, ce fut même le cadeau de communion (ou bar-mitzvah ou ce que vous voudrez d’autre) le plus courant et il faisait réellement plaisir aux têtes blondes (ou rousses, ou brunes ou ce que vous voudrez d’autre encore)… On le croyait définitivement jeté aux oubliettes ou remisés dans les musées des antiques technologies, eh bien que nenni ! Il fait même un retour fracassant et, le moins qu’on puisse dire, est qu’au niveau du prix il est désormais bien loin de son image « populaire ».
A tout seigneur tout honneur… Polaroid, le retour.

La marque légendaire renaît de ses cendres, grâce à un projet baptisé « Impossible Project » et l’histoire est belle. Ses investisseurs on racheté l’usine Polaroid d’Enschede en Hollande. Ils ont ensuite relancé la production des pellicules et entrepris la restauration de nombreux appareils restant de 2008 (date de l’arrêt des productions), qui ont été remis ensuite sur le marché. Des modèles vraiment neufs et récents existent aussi. Pour faire face à cette envie de renouveau, les principaux acteurs du marché on du se réinventer : Fujifilm, Polaroid, Impossible Project… Il est probable qu’une sorte de nostalgie du papier qu’on peut directement toucher et la renaissance d’un objet de souvenir instantané, aient provoqué ce retour en grâce, face à la relative volatilité des supports numériques. Contrairement à Polaroid et Impossible Project, Fujifilm produit uniquement ses propres appareils et pellicules, profitant du passage au domaine public des brevets déposés à l’époque par Polaroid. Évidemment, il y a des évolutions techniques et les appareils Fuji comme les films sont maintenant dénommés « Instax ».
Polaroid ou Fujifilm… comment choisir ?

L’un comme l’autre présente des avantages et des inconvénients, bien sûr. Chez Pola, il existe toujours trois types d’appareils photos qui sont identifiés par leurs films (600, 700 ou Spectra) tous au format carré. C’est en quelque sorte la signature de la marque et ce qui a fait sa légende. C’est aussi son plus important avantage, car les nouveaux aficionados peuvent grâce à lui photographier comme leur parents… le parfum vintage est garanti ! Impossible Project a veillé à conserver le charme de ce format, mais aussi à travailler sur l’esthétique des appareils, à présent très recherchés. Un marketing savant devrait assurer le succès de ce come-back surprenant. Un autre atout de la marque originelle est qu’il n’y a pas besoin de piles… c’est en effet la cartouche de films qui fait office de recharge pour l’allumage ou le déclenchement du flash. Dès lors qu’une cassette-film y est introduite, plus besoin de se soucier du rechargement de l’appareil. Pas mal pour les globe trotteurs… Et en matière d’esthétique, il suffit de faire son choix à l’instinct ou de tenir compte des caractéristiques techniques de l’appareil. Impossible Project propose un éventail assez intéressant de films. On peut ainsi faire du noir et blanc sur fond noir ou coloré, de la couleur sur fond noir ou arrondi et il existe aussi des émulsions plus créatives et rigolotes, à dominantes, présentant des motifs à fleurs sur les côtés, du doré, de l’argenté ou encore des éditions limitées, qui rencontrent un incroyable succès. Comme quoi… le projet a été réellement bien pensé !
Tout n’est pourtant pas encore au point…

Mais tout n’est pas rose pour autant et les films ont tout de même quelques faiblesses. Si le projet dans son ensemble est un coup de génie, il n’a manifestement pas été possible de préserver toute la magie des instantanés. Les émulsions ont évolué et le résultat n’est pas toujours aussi immédiat qu’à l’origine… Dans le temps on secouait un peu, on patientait quelques instants et l’image apparaissait progressivement. A présent il faut compter au moins cinq minutes pour les noir et blanc et plus d’une demi-heure pour les films couleurs ! Il faut aussi veiller à mettre la photo à l’abri de la lumière, pour éviter qu’elle ne soit totalement surexposée. Vous devrez donc vous balader avec une petite boîte noire, ce qui enlève un peu de charme à la chose… l’ancien avait parfois du bon. Par contre, si vous n’utilisez pas systématiquement le flash à chaque prise de vue, vous obtiendrez une image sous-exposée. La mise au point n’est pas non plus ce qu’il y a de mieux et il faut trouver la bonne distance à laisser entre le photographe et le sujet. Seul charme commun entre le passé et aujourd’hui : avec un Polaroïd le résultat n’est jamais garanti et cela rend l’attente excitante ! Côté prix on est vite calmé… Si l’appareil en lui-même ne représente pas un coup de fusil (entre 130 et 250 €), les films sont quant à eux assez prohibitifs. 20 € pour 8 films, c’est tout de même très cher (2,50 € la photo), surtout pour un résultat non garanti !
Plus de variété du côté de Fujifilm. Il faut reconnaître que Fujifilm multiplie les avantages par rapport au concurrent historique. La gamme d’appareils notamment, est plus large. Les boîtiers se distinguent par leur format comme dans la maison d’en face et ils se déclinent souvent en divers looks. Généralement ils sont plus encombrants que les Polaroid, qui se replient. Votre choix pour l’un ou l’autre modèle sera donc principalement basé sur le format d’image que vous désirez au final. Contrairement aux Pola, les Instax fonctionnent à piles ou sur batteries et leur consommation est assez élevée. Vous dépenserez plus d’énergie sur un modèle qui offre plusieurs modes ou effets ludiques (double exposition, mode nuit, mode enfants)… Attention quand vous cadrerez, car il n’est pas rare que le résultat ne corresponde pas tout à fait à ce que vous attendiez. Il y a comme une sorte de décalage, que vous apprendrez à maîtriser. Évidemment, contrairement à Polaroid, tous les appareils Instax sont parfaitement neufs et Fujifilm peut facilement suivre les évolutions du marché ou encore innover, compléter ses appareils en fonction des retours. Le choix vous appartient donc !
En résumé, Polaroid propose des produits anciens rénovés, ainsi que d’autres parfaitement neufs, mais qui n’ont pas le look vintage. Chez Fuji tous les appareils sont neufs. Vous voilà donc prêt(e) à vous lancer dans la course à l’appareil instantané, qui sera peut-être inauguré au pied du sapin de Noël !