Évidemment, tout le monde parle du Negresco lorsqu’on parle de Nice. Ce n’est pas ma faute si cet emblématique hôtel 5 étoiles me parle plus que d’autres établissements. En 1988, à 21 ans, j’étais le plus jeune concierge dans un 5 étoiles de la capitale belge, 251 chambres, dont 22 suites, dont la particularité était d’être un hôtel familial depuis 1895.
S’il existe un établissement dans la ville de Nice qui me fait penser à mon ancienne carrière hôtelière, c’est Le Negresco, justement. Un magnifique hôtel français, indépendant, en bordure de la Promenade des Anglais avec plus de 6 000 œuvres d’art en son sein représentant plus de cinq siècles d’art, de l’art classique à l’art contemporain. Si le calme feutré des palaces et les créations artistiques sont présents dans mon ADN professionnel, c’est également le cas du Negresco. En effet, Jeanne Augier, l’illustre propriétaire du Negresco, a créé un concept toujours perpétué aujourd’hui. Les 102 chambres et 26 suites ont été décorées et personnalisées avec un mobilier d’époque exceptionnel inspiré des périodes les plus remarquables de l’art français.
Qu’elles soient contemporaines, baroques ou classiques, la plupart de ces chambres ont vue sur la mer ou sur les jardins. Avec plus d’un siècle d’existence, Le Negresco, symbole de l’essence de l’art de vivre à la française, accueille toujours des célébrités, acteurs, artistes et chefs d’État. Le Negresco, grâce à sa décoration riche et variée, est un cadre idéal pour les cinéastes avec déjà plus de 30 films réalisés !
Séjourner au Negresco c’est se plonger dans un joyeux mélange d’époques et de styles. C’est parcourir une galerie, une exposition dédiée à l’art et aux artistes. Voilà pourquoi j’aime cet établissement. À plus petite échelle, bien entendu, d’autres personnes, dont Roger Vergé, célèbre chef du Moulin de Mougins, étoilé au célèbre guide rouge et porté au pinacle de la gastronomie française, avait lui aussi dans son restaurant une sacrée collection d’œuvres d’art (Arman, César, Tobiasse, Folon, etc.). C’est d’ailleurs Alain Llorca, jeune chef qui officiait au Negresco qui racheta le Moulins de Mougin à Roger Vergé.





Mais revenons au Negresco. Moi, j’ai envie de vous parler des œuvres de Niki de Saint Phalle et de Victor Vasarely. Niki de Saint Phalle pour ses œuvres sur « les nanas au pouvoir » dont la Nana jaune qui est encore un exemple de l’attachement de Jeanne Augier aux femmes affranchies. Avec leurs formes exubérantes d’idoles préhistoriques, leurs poses dansantes et leurs couleurs chamarrées, les sculptures de polyester que sont les « Nanas » défient toutes les catégories. Œuvre visible dans le Salon Royal.
Victor Vasarely fut un artiste que l’on pourrait qualifier de fonctionnaliste, héritier du Bauhaus et donc partisan d’un art total. Il aimait jouer avec notre perception de l’espace : il concevait des images en deux dimensions mais qui semblaient sortir de leur cadre et s’animer sous nos yeux. Ses deux formes préférées étaient le carré et l’hexagone. Les couleurs et les formes étaient réduites, et l’artiste se concentrait sur l’expression du mouvement (art cinétique). Parmi les quelques raretés, Victor Vasarely a réalisé certains tapis des couloirs du Negresco.
En plus d’être une véritable vitrine de l’art, Le Negresco, est un hôtel où l’art du savoir recevoir fait partie intégrante du style de vie.