Manorack Phenglamphanh est né à Paris en 1956 et vit actuellement au Pays basque. Ce photographe autodidacte, « qui n’a jamais cessé de l’être » selon ses dires, a commencé sa carrière comme pigiste pour la presse locale et nationale.
Il a effectué des stages de développement et de tirage argentique en 1985 et de prises de vue chez Kodak, à Sevran, en 1983. Ensuite, il est devenu photographe-filmeur, et photographe d’entreprise, entre 1986 et 1994. En 1994, il a bifurqué vers une route encore inédite : une formation d’éducateur spécialisé. Pendant ses années passées dans le social, il n’a jamais cessé d’initier son jeune public à la photographie, allant jusqu’à monter un laboratoire de tirage photo dans un institut d’accueil pour jeunes en situation de handicap. Il a choisi son prénom Manorack comme nom d’artiste parce qu’il voulait que son aventure artistique n’engage que lui-même et non sa famille « si cela devait un jour déraper vers quelque chose de plus subversif ».

C’est en 1989 que Manorack s’inscrit pour la première fois comme photographe professionnel. Il explique : « Ma création se décline presque toujours en plusieurs étapes. Il est bien rare que je termine mon œuvre d’un seul trait, puisque habité par une sorte de réajustement permanent… Pour moi, vivre un tableau est aussi d’accepter le changement constant du regard et de la vision… forcément dans une constante influence… Mes sources d’inspiration et de référence sont multiples que je ne peux décliner par crainte d’en oublier, tant dans le domaine de la peinture, que dans celui de la photographie, mais aussi parfois cinématographique et/ou musical. » Il décrit ses images comme suggestives et non subversives. Manorack les veut comme des questionnements aux émotions, aux sens et aux limites. « Aujourd’hui, j’accepte assez bien le fait d’être considéré comme photoplasticien et l’abstraction que j’induis dans mes créations convient assez bien à mon sentiment de vouloir réveiller les consciences en les guidant vers d’autres réflexions que celles d’accepter l’image telle qu’elle se présente à première vue. Et pour cela, je n’ai pas de méthode précise et figée sauf celle de suivre le dialogue qui se déclenche entre le cliché et ma conscience du moment et d’en faire l’exposition.»