J’ai été baignée dès mon plus jeune âge par l’inspiration artistique de mon père. Adepte de l’expression plastique, son moyen de création favori se manifestait sous la forme de collages surréalistes qui, enfant, alors que je visitais ses expositions, me faisaient rêver. Adolescente, le besoin de m’exprimer par le dessin devint une évidence.

Devenue adulte, mon parcours de vie a enfoui et mis en sommeil l’artiste en moi. En 2016, une « fêlure de l’existence » a provoqué son réveil : « le besoin vital de créer, de m’évader et de m’exprimer est devenu une nécessité. Encouragée au début par le regard bienveillant de mes proches, je me mets en quête perpétuelle de liberté et d’authenticité ».
C’est l’artiste elle-même qui met des mots sur ses maux comme elle met des couleurs sur ses toiles. Yastarine fait sa première exposition au centre culturel d’Uccle, en 2018. Puis, l’année suivante, elle participe au parcours d’artistes de sa commune au cours duquel les retours positifs des visiteurs la confortent dans ses choix.
En 2020, Yastarine expose avec Nathan Haddad et Damien Ferré dans une galerie de Bruxelles et, la même année, elle participe à l’exposition collective CORONAVIDA au centre culturel d’Uccle. Puis, en 2021, c’est à l’exposition « Recycling Kunst Galerie 55 » et « Art XXL » qu’on peut admirer son travail.
Yastarine explique qu’elle est « à la recherche du mouvement au profit de l’impression ressentie ». Elle poursuit en précisant qu’elle « trace à présent son propre cheminement artistique et créatif en diversifiant ses techniques et en ouvrant ses champs des possibles. »
Elle puise ses influences dans le courant cinétique et son œuvre s’inscrit dans la démarche artistique contemporaine et abstraite.
« La pulsion créative est déposée sur la toile, souvent placée au sol et appliquée directement avec les doigts. Je recherche la spontanéité du geste par la transformation de la matière. »
Ses thèmes de prédilection : la fuite du temps, la complexité des idées et des sentiments ainsi que du changement. Son travail minutieux lui permet d’apaiser ses angoisses et ses peurs, comme le mélange des matières et des textures, les représentations géométriques et le contraste des couleurs vont l’aider dans sa recherche de paix intérieure.
Ses matériaux privilégiés sont les feuilles dorées et argentées qu’elle applique aux doigts sur des toiles de coton. Elle réalise également des structures en bois collé sur des châssis entoilés peints à l’acrylique.
« Par le contact direct avec la matière et de manière peu réfléchie et instinctive l’idée de base évolue au fil de la concrétisation du projet. »