Philibert Dubreuil est un artiste sculpteur français qui grandi à Agay, inspiré très tôt par les monolithes de rhyolithe rouge du cap Dramont, du Rastel d’Agay et du cap Roux. Son enfance a été marquée par les paysages qui l’entouraient, dotés de cette minéralité rugueuse qui émane de l’érosion marine, et qui ont provoqué ses premières sensations du toucher.
De ses promenades, escapades et escalades, le jeune Philibert, non content de râper ses doigts sur les rugueuses roches, poursuivra son apprentissage naturel en laissant ses mains effleurer, toucher et sentir le bois flotté, l’écorce du chêne liège et le bois d’olivier taillé. Le bois restera l’une de ses matières de prédilection. Il y façonnera ses premiers bustes à l’adolescence, imprégné et attiré par cette odeur si particulière de la sciure de bois, comme d’autres respirent et s’inspirent de l’acrylique ou de l’huile.


Si la rugosité, la résistance et l’odeur du bois ont longtemps accompagné Philibert, la phrase sans détours ni poésie de son père « Il y a déjà un artiste dans la famille ! » sonnera, pour un temps, le glas de ses espoirs artistiques. Père aimé mais autoritaire, auquel rien ni personne ne résiste, Philibert fera une fac de pharma, avant de travailler aux centres de recherche du CNRS et de l’Inserm, puis au laboratoire familial à Cannes. Sans détour ni poésie mais… peut-on longtemps brider un artiste ? Pas sûr.
Quelques cours suivis aux Beaux-Arts de Cannes, en 2009-2010 (dessin, pastel, peinture…), et l’artiste revient en Phénix. Pendant deux ans, ce sera dessin académique et modelage avec les cours d’Anca Sonia à Grasse. Mais c’est finalement Elena Di Giovanni, une sculptrice établie à Tourettes-Levens dans les Alpes-Maritimes, qui va provoquer l’étincelle et faire jaillir la flamme de la sculpture non figurative. « Tout est possible si tu es minutieux et rigoureux, patient et habile… … La terre a son rythme qu’il faut respecter. » Les secrets de collage, d’assemblage, de séchage, ne sont plus des secrets pour Philibert qui crée désormais des pièces de plus en plus ambitieuses techniquement. Le processus créatif commence généralement par une ébauche assez sommaire, une sorte de base de référence qui l’aide à construire ses œuvres. Celles-ci sont toujours posées sur un socle, comme pour mieux s’enraciner. Elles sont ensuite produites avec une légèreté de mouvement qui contraste beaucoup avec la pesanteur des socles et des matériaux. Une pesanteur en apesanteur pourrait-on dire… « Les sculptures naissent autant des incertitudes, des tâtonnements, des rajouts, des accidents de parcours que des décisions, ce que l’on qualifie de sérendipité… », explique l’artiste.
Ces oeuvres sont disponible sur le site Art Collect Store