Jamais, lors de la rédaction de cet article en mars 2021, nous n’avons imaginé un seul instant l’ampleur de l’escroquerie réalisée par Sonia Monti. Ni même les difficultés à se faire entendre par les autorités compétentes ou à faire une déposition, qu’il s’agisse de la police, de la gendarmerie ou encore de votre banque pour procéder à une rétrofacturation (remboursement) de la fameuse adhésion. On fait rapidement le point sur tout cela.
Dans les jours qui ont suivi la publication de l’article sur notre site internet (Galerie Sonia Monti : ARNAQUE ou ESCROQUERIE ?) , celui-ci a été partagé sur les réseaux sociaux et notamment sur une page Facebook destinée exclusivement aux artistes. Ces derniers y partagent leur expérience, posent des questions sur les galeries, la règlementation, etc. J’ai été invité à rejoindre ce groupe privé réservé aux artistes.Notre article est arrivé jusque sur les écrans d’Artmajeur et autres plateformes de vente en ligne avec lesquelles j’ai eu des échanges de correspondance. Après coup, la galerie Sonia Monti a été déréférencée desdites plateformes. La Maison des artistes (organisation professionnelle d’artistes-auteurs, agréée par l’Etat de 1965 à 2022 pour la gestion administrative de la branche des arts graphiques et plastiques du régime de sécurité sociale des artistes auteurs. Information pour les non-artistes.) a également pris conscience de la gravité de la situation.
À titre personnel, lorsque je me suis rendu au commissariat de Cannes, dans un 1er temps, le préposé à l’accueil a refusé de prendre ma plainte prétextant qu’il s’agissait d’un simple litige commercial devant être traité par un avocat. Un agent est venu rejoindre la conversation en déclarant “ que ce n’était pas moi, simple citoyen, qui allais lui apprendre son métier de policier ”. Avec tout le respect que j’ai pour les autorités, je me suis permis de lui expliquer la chose de façon plus ardue en lui mettant sous le nez ma carte de presse. C’est dingue ce que ce petit bout de plastique peut faire changer d’avis certaines personnes, et notamment celles qui ont la charge de prendre des plaintes. Ma plainte n’était toujours pas actée pour autant. L’on me demanda de revenir avec un maximum d’éléments : les échanges d’e-mails, le contrat avec la galerie, les photos de mes tableaux, etc. (Peut-être espérant ainsi que je me lasserais et ne reviendrais pas. Hélas, cela aurait été mal me connaître.) Quelques jours plus tard, je suis retourné au commissariat de police où j’ai été confronté presque à la même situation, mais une agente a fini par prendre mon dépôt de plainte. J’y suis retourné une troisième fois pour un complément de plainte et c’est l’agent de mon 1er passage au commissariat qui procéda à celle-ci. Il me déclara, au final, “ que j’avais raison et qu’il aurait dû prendre ma plainte dès le départ ” (sic). Une artiste s’est même vue refoulée par un gendarme (alors que ceux-ci sont généralement plus sérieux). Il prétendait qu’il était impossible de faire un dépôt de plainte pour cette affaire-là. Je pris l’attache de ce monsieur et, après une conversation assez serrée de part et d’autre, il a fini par fixer un rendez-vous à cette artiste afin de prendre son dépôt de plainte, à elle aussi. J’ai finalement été contacté par un officier de police judicaire de Paris, chez qui toutes les plaintes ont été centralisées. Merci monsieur pour votre aptitude professionnelle et votre dévouement pour les artistes.
Globalement, j’ai eu près de soixante témoignages d’artistes dont la situation est exactement celle décrite dans mon article. J’ai reçu des appels téléphoniques d’artistes provenant des États-Unis, de Pologne, d’Italie, de Belgique, du Mexique, etc. J’ai reçu près de vingt copies de procès-verbaux de différents artistes en France. Tout est aujourd’hui entre les mains de la justice française.
Des nouvelles de Sonia Monti ? Oui, elle a mis la clef sous la porte de sa « prestigieuse » galerie parisienne. Elle séjourne régulièrement dans sa villa de Vallauris (Alpes-Maritimes), a fait transporter tous les tableaux des artistes qu’elle conservait dans un box à Nice (dont les coordonnées sont entre les mains des autorités territorialement compétentes). Certains artistes ont finalement pu récupérer leurs tableaux. Quelques artistes ont été remboursés de la cotisation ou de certaines mensualités de la cotisation à la plateforme créée par Sonia Monti. D’autres, rien de rien: ils cherchent encore des informations, neuf mois après la publication de mon article sur elle. D’ailleurs, je reçois encore de temps en temps un SMS, un e-mail ou un appel téléphonique d’un ou une artiste demandant de l’aide.
De mon côté, je croyais avoir une bonne banque (BNP Paribas), ceux-ci ont catégoriquement refusé de faire une demande de remboursement auprès de Visa. Cette affaire-là se terminera devant un juge.
Mais Sonia Monti n’en a pas fini pour autant de magouiller, puisqu’elle a créé une autre plateforme de vente en ligne, avec cette fois une pseudo-adresse en Angleterre. Ne vous faites pas berner : si vous êtes contacté(e) par le site www.artleadergallery.com n’y répondez pas, c’est Sonia Monti qui est derrière ce site internet.
L’ensemble de cette histoire, tout comme mon article, a fini par arriver aussi sur les écrans de la Maison des artistes qui eux, de leur côté, ont récolté quelques témoignages et plaintes d’artistes lésés par Sonia Monti. J’ai été contacté par un responsable du syndicat Solidaire Maison des Artistes qui envisage de mettre en place, en étroite relation avec la Maison des artistes, une action en commun afin de pouvoir prendre toutes les mesures adéquates contre Sonia Monti, mais pas que : contre toute personne qui pourrait être susceptible de faire pareil dans le temps. Amis artistes, qu’en pensez-vous ?