D’emblée, ce qui frappe le plus à Saint-Barth, dès votre arrivée, c’est la magnifique lumière qui illumine l’île, la chaleur, les eaux cristallines, les plages de sable fin, la végétation luxuriante et les très nombreuses villas, toutes plus belles les unes que les autres. Mais aussi, une population très accueillante, ce qui est tout à fait normal pour une île qui vit du tourisme. Mais pas que.
Que ce soit pour des vacances ou pour vivre à Saint-Barth, il faut impérativement comprendre certaines choses essentielles qui font de Saint-Barth une île différente de toutes les îles de la Caraïbe, à savoir, son histoire.
Les autochtones sont essentiellement des descendants des marins et paysans venus de Bretagne et de Normandie au 17e siècle. L’île compte sept grandes familles : les Saint-Barth. L’île fut échangée avec la Suède par le roi Louis XVI, contre des droits d’entrepôt dans le port de Göteborg en 1784.
Elle ne redevint française qu’après un référendum et la signature du traité franco-suédois du 10 août 1877. Saint-Barth n’est donc pas une conquête guerrière de la France, mais un territoire devenu français à la suite d’un choix démocratique clairement exprimé par une population d’origine française mais de nationalité suédoise.
Peu de temps après la rétrocession, le gouvernement français décidait d’en faire une dépendance de la colonie de la Guadeloupe, puis une commune du département en 1946.
Pour autant, pendant cette période, les élus de Saint-Barth qui se sont succédé ont toujours manifesté leur volonté de doter leur île d’un statut politique et juridique fiable, adapté, plus proche des habitants, respectueux de leur histoire et des intérêts de la population.
Ainsi donc, en 2007, instituée par la loi organique du 21 février 2007 et régie par l’article 74 de la Constitution, Saint-Barth, devenue collectivité d’outre-mer, s’administre librement par ses élus dans les conditions prévues par le Code général des collectivités territoriales.
Cette administration se concrétise par le fonctionnement des assemblées délibérantes de la collectivité que sont le conseil territorial et le conseil exécutif. Un mode de gestion qui nécessite la tenue régulière de réunions pour assurer le suivi des dossiers de l’île. La nouvelle collectivité de Saint-Barthélemy est composée d’une assemblée territoriale de 19 membres élus pour cinq ans au suffrage universel direct.
La collectivité est également composée de quatre institutions bien distinctes : A) Le conseil territorial, qui règle par ses délibérations les affaires de l’île dans les nombreux domaines de compétences qui lui sont dévolus par la loi. B) Le président du conseil territorial. C) Le conseil exécutif de Saint-Barthélemy, qui dirige l’action de la collectivité dans tous ses domaines d’intervention. D) Le conseil économique, social et culturel, qui est consulté sur la plupart des projets importants.
La diversité des domaines dans lesquels interviennent les décisions du conseil exécutif et du conseil territorial, démontre bien l’étendue des compétences que la collectivité de Saint-Barthélemy a acquises en devenant « collectivité d’outre-mer ». Bon nombre de ces compétences sont directement issues des transferts opérés depuis le Département et la Région.
Le conseil territorial fixe les règles applicables dans les matières suivantes : Impôts, droits et taxes, urbanisme, habitation, logement, circulation routière et transports routiers, desserte maritime d’intérêt territorial, immatriculation des navires, création, aménagement et exploitation des ports maritimes à l’exception du régime de travail, voirie, droit domanial et des biens de la collectivité, environnement, y compris la protection des espaces boisés, accès au travail des étrangers, tourisme, énergie, création et organisation des services et des établissements publics de la collectivité.
Il est consulté obligatoirement sur les projets de loi, d’ordonnance et de décret qui introduisent, modifient ou suppriment des dispositions particulières à la collectivité. Les lois et règlements sont applicables de plein droit à Saint-Barth, à l’exception de ceux intervenant dans les matières relevant de la compétence normative de la collectivité ou concernant les règles relatives à l’entrée et au séjour des étrangers et au droit d’asile.
Au niveau communautaire, le passage de Saint-Barth du statut de RUP (Région Ultra-Périphérique) à celui de PTOM (Pays et Territoire d’Outre-Mer) à compter du 1er janvier 2012 a été validé par un vote unanime du Conseil européen. Outre l’affranchissement des normes européennes, le statut de PTOM va permettre à la collectivité de bénéficier de la compétence douanière. L’euro demeure la monnaie de Saint-Barthélemy.